jeudi 2 juin 2011

Barcelona Mai 2011

L’UEFA doit-elle davantage réglementer les compétitions européennes ? C’est quand même scandaleux ces équipes qui empilent les joueurs comme des légos à coup de millions d’Euros pétroliformes. Et puis ces types, à qui il en faut toujours plus, qui préfèrent l’expatriation à coup de fiscalités honteusement adaptées. N’en rajoutons pas, la coupe est pleine.
Mais tout ceci n’est rien comparé au scandale de ces festivals qui empilent les meilleurs groupes et qui recrutent ses spectateurs à travers l’Europe à coup de vin sucré et de soleil garanti. On aimerait tellement que tout ceci change. Qu’un jour, une équipe dont les meilleurs joueurs sont issus du centre de formation local soit championne d’Europe, qu’un festival digne de ce nom, ne propose pas qu’une courbe des ventes ou une occasion de vendre des bières. Bref, en attendant, en quatre jours, deux sites, cinq scènes et quelques litres de San Miguel, une bonne occasion était donnée de faire un brin de causette avec un passé douloureux et un futur pas toujours radieux.

 


En commençant par le bas, on essaiera d’accorder une deuxième chance à SALEM qui n’a franchement pas été aidé par un mixage hasardeux et on raccompagnera vers la sortie monsieur ARIEL PINK, un peu trop glitter à mon goût. Dans la catégorie Post Rock, on évitera autant que possible de recroiser EXPLOSIONS IN THE SKY et ses compostions surcodifiées. Un piège que déjoue allègrement et depuis longtemps, MOGWAI. Dans le package des très anciennes gloires plus ou moins respectables, coté PIL, pas grand chose à signaler. Lydon est attachant … mais vite encombrant. Coté face, deux très bon sets d’ECHO & THE BUNNYMEN et d’EINSTURZENDE NEUBAUTEN et une grosse déflagration sonore du SUICIDE d’Alan Vega, espèce de Mouammar Khadafi sous bonnet. Il déambule mi-hagard sur une scène forcément trop grande. La musique roule et écrase tout sur son passage. Des projections dans les ornières, la tête sous les cendres, on se surprend à apprécier, fasciné. Dans la catégorie des anciennes gloires, on attendait forcément beaucoup de PULP, reformation oblige. Le problème est que TOUT le festival attendait PULP. La population d’une sous-préfecture sur la place du village. Le groupe et Jarvis comme dans mes (bons) souvenirs. Que des hits, pas un poil de graisse. Pas de graisse non plus dans la robe immaculée de Polly Jean. Une originale mise en scène et PJ HARVEY déroule son dernier album et quelques autres titres en pleine sécheresse. Un concert taciturne, tout en retenu et extrêmement convaincant. Dernière tranche composée de quelques gloires naissantes. WARPAINT, a enfilé le bleu de chauffe et s’adapte très bien au volume d’une grande scène. Beaucoup plus d’épaisseur qu’au concert de la maison de la radio et toujours la même joie et la même complicité entre les membres d’équipages. TWIN SHADOW ne m’avait que peu intéressé en studio. Sans doute par manque de patience. Le concert aura été l’occasion de mettre le pied à l’étrier à un artiste attachant, compositeur de chansons au romantisme non dissimulé. CARIBOU et SUUNS, outre le fait que qu’ils soient canadiens, ont également le point commun d’avoir été les deux plus belles confirmations de cette édition. CARIBOU, un peu en retrait et SUUNS au sommet grâce à une prestation rageuse qui sublime un album passé un peu vite inaperçu. En raison de la collision d’horaire inévitable en festival, seulement dix minutes du concert de FACTORY FLOOR. Images fractales et une bonne dose de frustration pour ce qui a du être un excellent concert. En tout cas, une bonne occasion de rétablir une vérité mise à mal par la prestation en demi teinte de la Gaité Lyrique. DJ SHADOW en clôture. Un peu hétéroclite et peu fluide. Mais un visuel malin et quelques bonnes idées. Barcelone aura de nouveau réussi son audacieux pari. D’années en années, encore et encore, le festival grossi. Preuve que les gens adhèrent au projet. Encore une fois et incontestablement, Barcelone champion !

 









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