THE VICTORIAN ENGLISH GENTLEMENS CLUB – Love on an oil rig
Gallois vaguement arty et franchement discrets, englués dans une carrière confidentielle, les victoriens ont sorti un deuxième album quasi parfait. Une pop martiale agrémentée de guitares tranchantes. Un disque nerveux peuplé de morceaux en trompe l’œil. Pas facile d’accès mais quand l’avenue est dégagée et quand la grille est franchie, l’évidence apparaît. Un peu de soutien pour mes Gallois préférés, voici le Victorian secret
.
L’autoroute de l’electro pop est particulièrement encombrée. Peuplée de créatures hybrides, de femmes siliconées et d’hommes bodybuldés. Mais quelquefois, par une bretelle d’accès imprévue, déboule un véhicule que l’on n’attends plus. Ici, une décapotable avec une jolie blonde au volant. Hands comporte douze titres dont dix peuvent facilement prétendre au titre de single du mois. C’est un disque implacable avec des mélodies sucrées, un disque malin qui a un effet immédiat que l’on croit à tort temporaire.
Pour qui connaissait le trio New Yorkais, ce disque ne constitua pas une réelle surprise. Toujours un pied sur la pédale d’effet, une main sur la bouteille de Bud et un œil sur le VU-mètre, Jono & co enchaînent les déflagrations et nous livrent un album emballé dans le napalm. Un disque chaud bouillant qu’on s’imagine écouter, cheveux au vent, sur une route désertique un lendemain d’apocalypse.

Dépressifs s’abstenir. Voici le disque le plus froid de l’année écoulée. Un iceberg à la dérive échoué sur un fjord norvégien. Une pièce synthétique qui ravira les accrocs à The Knife et qui fait presque regretter la reformation programmée. Un monde à part, quelque chose qu’on aurait pu attendre d’une Bjork en forme. Pochette de l’année par la même occasion.


On en aurait presque oublié que Curve n’était pas limité à Toni Halliday. Projet de Dean Garcia, SPC ECO a produit un disque de Shoegaze éthéré et massif entre Cocteau Twins et My Bloody Valentine. Quelque chose qui aurait pu (du ?) être une suite à la carrière interrompue de son ex groupe. En attendant une hypothétique et imprévue reformation, il faudra traverser les nappes de ces onze titres qui n’auraient pas dépareillés dans le catalogue 4AD.

Pas assez sombre. C’est par cette affirmation hasardeuse qu’a commencé mon approche de Battant un soir de concert chez le Maroquinier. Evidemment, faute d’avoir écouté l’album et d’être réellement motivé, la piste était brouillée et la cause perdue. Quelques mega-octets plus tard il a bien fallu reconnaître que cet album méritait que l’on s’y attarde. Un style épuré et concis associé à une production minimaliste qui n’a souvent pour trait commun que la voix de Chloe Raunet. En assombrissant mon approche, tout est devenu beaucoup plus clair.

Il y a d’abord cette pochette. Troublée, voir troublante si on la rapproche de celle du Pornography de Cure. Il y a ensuite ce titre qui pourrait encore n’être qu’une coïncidence. Il y a enfin cette ambiance. The Horrors est sorti du garage et semble avoir pris un sérieux coup de froid. Des claviers et un tempo post-punk validés par Geoff Barrow de Portishead. Trop au nord pour certains, ce disque parfois facile, souvent lugubre mérite bien plus qu’une accroche nostalgique. L’avenir dira s’il n’est qu’un excellent exercice de style ou une vocation.

Temps couvert. Les YYY ont mis en retrait les guitares pour s’immerger dans une pop brumeuse et cotonneuse. Un disque taciturne dans lequel on retrouve une Karen O souvent tout en retenue. Certes déstabilisant mais d’une réelle beauté. Jolie ballade accompagnée dans une verte et venteuse campagne.

A la croisée de plusieurs chemins, A brief history of love, pourrait être issu de l’union contre nature d’un Black Rebel, d’un Primal Scream et d’un Bloody Valentine. Une évolution des codes du Shoegaze vers une pop teintée d’électronique. Réussi malgré une bonne marge de progression. On attend la suite.

Unique disque en français dans le texte. Et pas pour une histoire de quota ou je ne sais quelle autre sombre raison. Non, parce qu’Eiffel a toujours été un excellent groupe. Inspiré et porteur d’une flamme jamais éteinte par les aléas d’une carrière chaotique. Son seul défaut aura finalement été d’être sur un créneau déjà occupé par Noir Désir. Et ce n’est pas avec ce disque que la comparaison prendra fin. Je pense que l’on peut considérer cela comme un compliment.

Pop Rock. Terme (particulièrement) péjoratif dans les milieux autorisés (à critiquer). Un très bon disque de pop rock. Sans prétention, accrocheur et entraînant. Parce qu’il n’y a pas que les dépressifs qui font de bonnes chansons.

A priori, commencer par dire que White Lies déborde sur le créneau Editors/Interpol n’est pas très engageant. Encore un athlète dans une compétition surexposée. A ceci près qu’en y ajoutant une pointe de lyrisme siglée U2/Big Country ce premier disque se distingue et navigue droit au but.

Attention, chaud devant ! A déboulé d’Espagne un détonnant album composé d’electro transgénique et survitaminée. Un disque déclinant de multiples facettes et toutes les influences de son génial concepteur. EBM, indus, new beat ou house, peu importe. On lève les genoux et on tape sur le dance floor.

Un bien étrange disque que voilà ! Une espèce d’ambiance new age mixée comme un album de Garbage. Un peu lisse et tiède mais franchement addictif.

Demi frères de mes champions Gallois, THIS IS POP a sorti une boule de nerfs qui est tout sauf de la pop. Des chansons qui n’atteignent que rarement les trois minutes. Un format logique tant ce disque n’aurait pas dépareillé au début de la New Wave. Attention, la seule, la vraie. Celle de The Fall et Wire. Celle dans laquelle le Punk était le carburant.
Au final, une très belle relecture.

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